Si Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, fait venir Jehan de Gironne entre 1383 et 1389 pour fabriquer les carreaux de faïence de la Chartreuse de Champmol, il faut attendre le 17ème siècle pour trouver des faïenceries à Dijon.
Cinq faïenceries dijonnaises
Entre 1664 et 1848, plusieurs noms marquent l'histoire de la faïence à Dijon. Joseph Dupont Saint Pierre fonda à partir de 1664 l'atelier de la rue Sainte-Marguerite (actuellement carrefour de la rue Jean de Cirey – rue Parmentier et recouvert en partie par le boulevard Clémenceau) ; Jean Favier créa celui de la rue Maison-Rouge (rue Berbisey) vers 1692 ; André Thivel, associé à Claude Bouhin et Claude Hugues construisit la faïencerie de la Cour des Feuillants (rue de la Prévôté) vers 1727 ; Jean Rolle celle de la rue Montmuzard (rue de Colmar) à partir de 1786 et Antoine Girardot s'installe rue de l'Ile (rue Hugues Aubriot) dès 1787.
Une production variée
La technique utilisée est celle de « grand feu » (cuisson avec une température montée rapidement au maximum, sur une céramique recouverte d'un émail et pour laquelle une deuxième cuisson est réalisée pour décorer la faïence). Les décors répertoriés sont repris des centres de Nevers, Rouen et Moustiers en raison de la circulation des faïenciers. La production dijonnaise était destinée aux particuliers avec une vaisselle domestique (assiettes, plats, pichets, encriers) et aux professionnels comme les moutardiers-vinaigriers, les limonadiers et les apothicaires.
La spécificité des pots à moutarde
Ces pots constituent une catégorie particulière dans la mesure où leur forme et leur décor restent pratiquement inchangés au cours des 17ème et 18ème siècles. Longtemps ces pots sont ornés de fleurs de lys, motif que l'on retrouve dans les armoiries des gouverneurs de Bourgogne.
Le nom du produit s'accompagne parfois du nom du moutardier : « moutarde fine de Gevrey à Dijon ».