Entre 2022 et 2024, de généreux dons et donations ont été offerts au musée des Beaux-Arts.
Toiles, pastel, dessins préparatoires, sculpture, objets ou encore photographies, de nombreuses œuvres ont rejoint les collections du musée. Derrière chaque don se cache une histoire singulière : partez à la rencontre des donateurs et découvrez des œuvres inédites !
Avec ce parcours, le musée des Beaux-Arts tient à saluer la générosité des donateurs qui ont participé ces trois dernières années à l’enrichissement de ses collections. Leurs dons et donations permettent en effet de vous présenter les œuvres d’artistes contemporains, de présenter les pastels et dessins du XIXe siècle ainsi que des objets exceptionnels du Nuristan. Grâce à ces dons exceptionnels le musée des Beaux-Arts confirme son rôle essentiel de gardiens de collections patrimoniales exceptionnelles mais aussi de passeurs de culture, lieux de vie et de découverte ouverts et accessibles à tous.
► Daniel Buren et l'art conceptuel
Travail in situ, Daniel Buren - Don Interface - Salle 47
Cette édition de Daniel Buren a été réalisée dans le cadre du projet développé par l’artiste en 2013 à l’invitation de l’association Interface, pour la page centra le du journal « hors-d’œuvre ». Interface, association créée en 1992 à Dijon pour soutenir et promouvoir la création contemporaine, édite ce journal gratuit, tiré à 5 000 exemplaires. À chaque numéro, une double page centrale est proposée à un artiste. Ces pages donnent également lieu à la création d’éditions d’artiste : les œuvres produites sont imprimées en dehors du journal, en tirage limité, puis signées et numérotées.
C’est le cas de cet ensemble de quatre impressions offset données par l’association en 2022, épreuve 40 sur les 80 exemplaires de la série des quatre couleurs, imprimés sur papier de 300 grammes.
En novembre 2021 au musée des Beaux-Arts, les 64 feuilles sont présentées le temps d’une exposition temporaire à plat sur un immense plateau.
► Marc Desgrandchamps, le souvenir des Mod's
Sans Titre - The young mod's forgotten story, Marc Desgrandchamps - Don de l'artiste - Salle 49
En 2022, le musée des Beaux-Arts de Dijon a fait le choix de renouer avec une politique d’acquisition et d’exposition d’art contemporain cohérente autour d’œuvres et d’artistes majeurs qui portent un regard personnel et engagé sur l’histoire de l’art. Ainsi deux œuvres significatives de Marc Desgrandchamps ont été acquises par le musée à la fin de l’année 2022, dans la perspective de l’exposition dédiée à l’artiste, durant l’été 2023. Le musée a acheté un tableau de 2020 (diptyque d’après La Flagellation du Christ de Piero della Francesca) accompagné du don de l’artiste d’une toile de 2012, Sans titre - The young mod’s forgotten story.
Ce tableau fait écho au mouvement des Mods, une contre-culture anglaise qui a rassemblé une partie de la jeunesse britannique des années 1950 et 1960 autour d’une passion pour le jazz moderniste puis pour le blues et la soul. Cette contre-culture fédérait des élites aisées, mais aussi des jeunes de la classe ouvrière qui travaillaient dans des usines ou des ports. Brighton, ville portuaire de la Manche, a été une scène importante pour les Mods. Ce n’est pas un hasard si Desgrandchamps réunit ces deux atmosphères dans son tableau. Il rend hommage à un dandysme de masse, rendu possible par le développement de la société de consommation, ainsi qu’au Pop Art anglais.
► Claude garache, poétique du rouge
Couée et ensemble d'arts graphiques, Claude Garache - Don Fonds de dodation Garache - Salles 46 et 49
En 2023 et 2024, le musée des Beaux-Arts a fait l’acquisition d’un ensemble remarquable de peintures, dessins et estampes de Claude Garache. L’artiste n’était pas encore représenté dans les collections du musée. Pourtant, le collectionneur Pierre Granville (qui a fait don de son importante collection au musée des Beaux-Arts de Dijon à partir des années 1970), avait cherché à acheter une toile de Garache en 1975. Intitulée Mayme, cette œuvre a finalement été acquise par le musée en 2023 auprès de l’artiste. Pour accompagner cet achat, Garache a fait don d’une autre toile, intitulée Questine (1986).
En 2024, quelques mois après le décès de l’artiste, de nouvelles œuvres de Claude Garache ont enrichi la collection du musée grâce au Fonds de dotation Hélène et Claude Garache : l’achat de la toile Loing a été accompagné par le don d’une autre peinture, Couée, et d’un ensemble important d’arts graphiques : 18 dessins, 1 portfolio de 10 planches 9 gravées à l’eau-forte ainsi qu’un ensemble de 10 œuvres autour du portrait gravé de Jacques Dupin.
► Bernard Plossu offre 169 photographies de la Bourgogne
Ensemble de photographies, Bernard Plossu - Don de l'artiste - Salle 37
En 1995, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Bourgogne-Franche-Comté a passé commande à Bernard Plossu d’une série de photographies prises dans les alentours de Dijon. Près de 200 photographies de cette série ont été exposées au musée des Beaux-Arts durant l’hiver 1996-1997. Plossu avait alors donné 9 tirages au musée pour ses collections, conservant les autres pour lui. En les redécouvrant récemment, le photographe a souhaité qu’ils reviennent à Dijon. Le musée des Beaux-Arts conserve depuis 2024 l’intégralité de la série.
À l’hiver 1994-1995, Bernard Plossu est parti randonner durant une semaine et a réalisé de nombreux clichés dans les paysages de combes, de sous-bois moussus et de plateaux tantôt venteux, tantôt brumeux qui s’ouvrent au sud-ouest de Dijon. Les photographies sont empreintes de l’atmosphère humide et fraîche de l’hiver. La végétation rare amplifie le silence et le calme, voire l’impression de solitude qui émane des clichés. Quelques rares photographies ont été prises à Dijon, d’autres de nuit sur les routes au retour des randonnées.
► Maria Papa Rostkowska, une sculptirice de la Nouvelle École de Paris
Spirito del tempo - L'esprit du temps, Maria papa Rostkowska - Don Rostkowski - Salle 46
Maria Papa Rostkowska a vécu et travaillé en Pologne, en France et en Italie où son œuvre sculpté, largement exposé à partir des années 1960, fait aujourd’hui l’objet d’une redécouverte. En 2024, le fils de Maria Papa Rostkowska et son épouse ont fait don d’une des premières sculptures en marbre taillée par l’artiste.
Cette sculpture est l’une des premières œuvres en marbre de Papa Rostkowska. La découverte du marbre dans les carrières toscanes est une révélation pour la sculptrice. Fascinée par la souplesse et la luminosité de cette pierre qu’elle compare à une mer figée, elle s’est dès lors consacrée à ce matériau. Cette œuvre historique est caractéristique de la manière dont Maria Papa Rostkowska travaillait le marbre : formes denses et souples, polissage très abouti pour chercher la luminosité et la sensualité de la pierre, dynamisme et pureté de la ligne.
► Fabienne Verdier entre au musée grâce à la donation Saradar
Ensemble de 9 toiles, Fabienne Verdier - Don Saradar - Salle 12
Grâce à la générosité exceptionnelle du couple Marielle et Marina Saradar, 9 toiles de la peintre contemporaine Fabienne Verdier ont rejoint la collection du musée en 2024. Représentative du parcours de Fabienne Verdier, leur collection constituée sur une vingtaine d’année comprend des toiles peintes (acrylique et technique mixte) entre 2004 et 2020.
Les œuvres offertes constituent un ensemble pertinent au regard de la démarche de Fabienne Verdier tout en permettant un dialogue avec les riches collections du musée.
► Henri Gervex et son pastel
Portrait de jeune femme, dit "de Louise", Henri Gervex - Don Nicole Dubois - Salle 40
La propriétaire du pastel, Nicole Dubois, a manifesté en 2019 le souhait de faire don de l’œuvre au musée des Beaux-Arts de Dijon. Enseignante retraitée et passionnée d’arts, elle accompagnait souvent ses élèves au musée qu’elle appréciait énormément. Sa santé a contraint la direction des musées à suspendre le projet. Son décès en 2022 l’a réactualisé car ses quatre enfants ont souhaité respecter la volonté de don de leur mère.
Le rendu est plein de charme, renforcé par l’aspect vaporeux du pastel, sa légèreté et son velouté. Le pastel est sans égal pour rendre les effets de la lumière, de la matière, des carnations. Le fond neutre est esquissé de manière large, sans les détails que l’on retrouve généralement en arrière-plan des portraits réalisés par Gervex, paysage ou intérieur. Le regard complice, franc et lumineux confère à la représentation le caractère intimiste des portraits de famille.
► Léon Glaize, 4 études préparatoires pour Ésope chez Xanthus
Dessins préparatoires, Léon Glaize - Don Alain prévet - Salle 32
Le musée des Beaux-Arts conserve en réserves la grande toile de Léon Glaize, Ésope chez Xanthus. La peinture a été directement achetée par l’État au Salon de 1863, puis déposée à Dijon la même année.
Les quatre dessins préparatoires offerts en 2023 par Alain Prévet, habile dans la recherche sur le marché de l’art, ont pu être rapprochés de cette toile.
Souvenirs du premier geste, ils préparent les personnages féminins de la composition définitive. Ils sont exécutés d’un trait incisif et précis, bien différent de la forme figée des peintures de l’artiste qui demeurent dans le goût de son maître Jean-Léon Gérôme.
► Objets du Nuristan inédits dans les collections publiques françaises
Ensemble d'objets du Nuristan - Don Christiane Plantive-Lucas - Salle 36
Christiane Plantive-Lucas et son mari, Alain Lucas, ont rapporté ces objets de leurs voyages dans la vallée de Waigal (Afghanistan) en 1965 et 1968. De retour en France et installée à Dijon, Christiane Plantive-Lucas a souhaité offrir sa collection au musée des Beaux-Arts de Dijon, faisant ainsi entrer pour la première fois des objets du Nuristan dans une collection publique française.
L'ensemble d'objets comprend 2 coupes en métal battu et gravé dites "Urei", qui ont fait partie de l'édition 2024 de l'œuvre des Dijonnais. Il y a également un bracelet en laiton coulé et 3 pilliers en bois sculptés.
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