Du 21 juin 2025 au 12 janvier 2026, (re)découvrez des œuvres de l'artiste Yan Pei-Ming au musée des Beaux-Arts !
Situées dans les salles 10 et des tombeaux des ducs de Bourgogne, trois aquarelles représentant les Pleurants et le tryptique Nom d'un Chien ! Un jour parfait, permettent un formidable écho contemporain aux réalisations médiévales.
► Yan Pei-Ming et le musée des Beaux-Arts
En mai 2019, le musée des Beaux-Arts rénové a été inauguré avec Yan Pei-Ming qui investit les nouveaux espaces d’expositions temporaires ainsi que le parcours permanent. Le musée conserve également un ensemble conséquent de 15 œuvres de l’artiste. Elles sont entrées dans les collections à la suite d’expositions et d’accrochages que lui ont consacrés régulièrement les institutions culturelles dijonnaises. Ces acquisitions témoignent de son attachement à la ville de Dijon dont il est aujourd’hui Citoyen d’honneur.
Jusque très récemment, le musée ne conservait aucune œuvre d’art graphique, aucune représentation de la pratique de l’aquarelle de l’artiste. De par leur sujet en référence aux Pleurants des tombeaux des ducs de Bourgogne, leur format monumental (152.4 x 101.6 cm) et la technique employée, les aquarelles des Pleurants constituaient un ensemble de premier plan dans l’œuvre de l’artiste. Leur destination dijonnaise s’imposait comme une évidence.
L’acquisition récente des Pleurants par le musée incite à un accrochage renouvelé et magistral de l’œuvre de Yan Pei-Ming. Les aquarelles seront ainsi présentées du 21 juin 2025 au 12 janvier 2026, dans la proximité des tombeaux des ducs du musée, permettant ainsi une confrontation immédiate avec les statuettes en albâtre médiévales. Cet accrochage donnera aussi lieu à la présentation du triptyque Nom d’un chien ! Un jour parfait, réalisé en 2012 par Yan Pei-Ming.
► Les Pleurants de Yan Pei-Ming
Pleurant la mère de Yan Pei-Ming en 2019 comme ils ont pleuré les ducs hier, les chartreux sont les porteurs d’une douleur intemporelle. Les Pleurants LVI, XII et XIV, dans leur version revisitée à l’aquarelle, reprennent les attitudes exactes des statuettes en albâtre médiévales.
Yan Pei-Ming les saisit dans un format presque six fois plus grand. Il choisit les moins figuratifs parmi les 82 personnages individualisés du cortège des tombeaux des ducs selon des critères sculpturaux, comme le hiératisme des figures animé par la virtuosité des drapés. Le mystère et la suggestivité des visages dissimulés sous les capuches remporte sa préférence. L’évocation de la tristesse et du deuil guide son choix.
Le noir de ses Pleurants, plus ou moins dissolu à l’eau, creuse les reliefs tout en ombres et lumières. Les pleins et les vides, les contrastes de noirs et gris sculptent les formes autour du blanc de la feuille laissé en réserve.
► Nom d’un chien ! Un jour parfait
Mettre en regard le triptyque Nom d’un chien ! Un jour parfait et les tombeaux des ducs de Bourgogne permet une lecture du patrimoine occidental à laquelle s’emploie l’artiste depuis longtemps.
En 2012, Yan Pei-Ming est invité à présenter son travail à la chapelle de l’Oratoire et se confronte ainsi à la remarquable collection de primitifs italiens du musée d’arts de Nantes.
Depuis longtemps, l’artiste attendait un lieu approprié pour réaliser de grands autoportraits dans une attitude de méditation.
Devant l’autel de la chapelle, il réalise ainsi trois autoportraits, en pied, rappelant une crucifixion. Pourtant, sur ce triptyque, les trois autoportraits semblent comme suspendus, sans croix. Yan Pei-Ming poursuit ainsi son travail d’analyse du patrimoine, travail qu’il a initié au musée du Louvre en imaginant et en développant le paysage dans lequel Léonard de Vinci avait placé son célèbre modèle
► Yan Pei-Ming
Né à Shanghai en 1960, il est admis à l’École nationale des Beaux-Arts de Dijon en 1981 et en ressort diplômé en 1986. L’attirance vers les œuvres de Claus Sluter et les sculpteurs bourguignons est forte dès ses premières visites au musée de Dijon quand il étudie à l’École des Beaux-Arts.
Sa formation l’entraîne à l’utilisation de l’encre de Chine et de la peinture à l’huile. Il ne pratique l’aquarelle que depuis 2006. La technique s’adapte à son travail « nomade », qu’il peut travailler partout, dans tous les formats.
Yan Pei-Ming vit et travaille à Dijon depuis 1980.