Un répertoire musical dédié au Moyen Âge en résonance avec l’exposition Maîtres et merveilles.
Une foys avant que morir
Le Moyen-Âge tardif des XIVe et XVe siècles est une période de mutations dans le domaine de la musique. Ces changements se manifestent par une mise en mouvement de plusieurs aspects de cet art et concourent à une circulation plus importante de la musique. En effet, dès la fin du XIVe siècle, l’affirmation et la manifestation du pouvoir politique s'appuient sur les arts. La musique n’est pas en reste et les princes, ducs et autres puissants créent leur propre chapelle et emploient des compositeurs réputés tels que Gilles Binchois à la cour de Philippe Le Bon (duc de Bourgogne), Guillaume Dufay qui sert un moment la famille d’Este, Oswald von Wolkenstein au service de Sigismond de Luxembourg (empereur du Saint-Empire), ou encore Conrad Paumann engagé par le duc Albert III de Saxe, etc.
Parallèlement, on constate l’émancipation de la musique instrumentale. À partir de la fin du XIVe, on voit apparaître, non pas quelques pièces éparses pour les instruments, mais de véritables collections. En témoignent le Codex Faenza vers 1420 regroupant une cinquantaine d’œuvres instrumentales, le Lochamer liederbuch au milieu du XVe s. avec une trentaine d’œuvres pour clavier et enfin l’imposant Buxheimer orgelbuch vers 1470 et plus de 250 œuvres pour orgue.
En résonance avec l’exposition « Maîtres et merveilles », ce programme est conçu autour de quelques chansons célèbres conservées dans les deux manuscrits allemands (Lochamer liederbuch et Buxheimer orgelbuch) qui témoignent de l’importante circulation des œuvres, des idées, des styles et des compositeurs durant le bas Moyen-Âge.
Avec l’Ensemble Palin(e) : Esther Labourdette, soprano ; Véronique Barbot, organetto et Olivier Camelin, clavicymbalum
Konrad Witz, L'Empereur Auguste et la sibylle de Tibur, vers 1435, technique mixte sur bois © Musée des Beaux-Arts de Dijon / François Jay