Les collections orientalistes du musée des Beaux-Arts
Présentation
Profitant des vingt ans anniversaires du festival Les Nuits d'Orient à Dijon, le musée des Beaux-Arts de Dijon a saisi l'opportunité de présenter la richesse de son fonds orientaliste. L'exposition explore la pratique des artistes du XIXe siècle d'entreprendre un voyage aux accents tant artistiques qu'initiatiques dans des régions lointaines.
les territoires
Orient : par cette appellation géographique et symbolique, seront compris les anciens territoires occupés par l'Empire Ottoman, allant de la Grèce à la Turquie. Les territoires des actuels Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Israël et Syrie seront ainsi majoritairement représentés. Quelques incursions seront faites en Espagne, dont le passé mauresque fait du pays une des portes d'entrée de l'Orient. Depuis l'expédition d'Egypte de Napoléon en 1798 jusqu'à la première guerre mondiale, il s'agira également d'étudier l'incidence certaine de la géopolitique de ces territoires sur la pratique du Grand Tour
Le Grand Tour
Cette expression, qui donnera le terme « tourisme », désigne le voyage effectué par tout jeune anglo-saxon de naissance aristocratique à travers l'Europe pour parfaire son éducation. Apparu au XVIe siècle et popularisé au XVIIIe siècle dans toutes les hautes sociétés d'Europe, ce voyage devient, au XIXe siècle, l'apanage des écrivains, artistes et amateurs d'art, ramenant de leur séjour inspirations, collections et récits. Circonscit dans un premier temps au sud de l'Europe, en particulier à l'Italie, il s'étend peu à peu aux régions orientales, les événements historiques, les innovations technologiques favorisant les voyages de plus en plus lointains.
La campagne d'Egypte de Napoléon en 1798, la publication de la Description d'Egypte par Vivant Denon et le déchiffrement de la pierre de Rosette par Champollion en 1822 marquent profondément les sociétés européennes par la valeur archéologique de leurs découvertes. Une véritable égyptomanie s'empare de l'Europe. Les artistes y seront particulièrement sensibles et ce dans tous les domaines - peinture, sculpture, mobilier, objets d'art, mode. Ils se font dès lors les chantres de cette nouvelle mode orientale. Le courant artistique qui en découle, nommé « Orientalisme » perdurera jusqu'au XXème siècle.
Exotisme et recherche de vérité
Voyage considéré de prime abord comme un peu fantasque, voire aventurier, le séjour en Orient devient, dans les années 1830 une étape presque obligatoire pour les artistes ne se satisfaisant plus de puiser leur inspiration dans les récits de voyages et les recueils d'ornements. L'esprit de conquête propre au XIXe siècle européen, et aboutissant à l'essor de la colonisation, établit chez les artistes les conditions propres au développement d'une véritable envie de partir, une soif de nouveaux motifs, intrinsèquement liée à une vision mélancolique des civilisations antiques perdues. Comme l'a montré Edouard Saïd, les artistes qui entreprennent le voyage en Orient projettent largement leurs stéréotypes sur les régions et peuples visités. Dans la seconde moitié du siècle, une nouvelle ambition se substitue progressivement à cet état d'esprit, celle de la recherche de la vérité. Le développement de l'ethnographie et de la photographie offrent de nouvelles manières de montrer ces régions, abandonnant peu à peu le pittoresque au profit de l'enquête quasi documentaire.
Quelques artistes
A télécharger
Edition
Le document d'aide à la visite
Le Grand Tour, voyages d'artistes en Orient :
Les collections orientalistes du musée des Beaux-Arts de Dijon
2019, 42 p. Album d'exposition du MBA
22 novembre 2019 au 9 mars 2020
Textes Naïs Lefrançois et Myriam Fèvre
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